Ouvertures

Notre renc’Art avec Jean Janssis

jeudi 1er mars 2018 par La rédaction

Nos Renc’Arts : un photographe présente un autre photographe, à la cafétéria du théâtre Le Moderne. Sous forme de table ronde avec l’artiste, un dimanche par mois, agrémenté d’un apéritif original.

[marron]Ce mois de mars nous aurons renc’Art avec Jean Janssis, ancien professeur aux Beaux-arts à St Luc Liège. Photographe connu principalement par son travail artisanal en gomme bichromatée, ses nombreuses expositions et éditions en Belgique et à l’étranger.[/marron]

Rencontre artistique et photographique avec Jean Janssis qui sera présenté par le photographes Francis Cornerotte

[marron]Dimanche 25 mars de 11 à 13 heures
A la Galerie Photographique Ouverture - Théâtre Le Moderne
1 rue Ste Walburge - 4000 Liège[/marron]

[marron]Apéro original : le « Cointreaupolitan »
Aux cimaises : « Storyboard », photographies de Stéphane Deleersnijder[/marron]

[marron]Ouvert à tous. Entrée libre.[/marron]

Jean Janssis est né à Ans (Liège) en 1953. Licencié en philologie romane (Université de Liège) en 1975, il entre aussi en photographie, en autodidacte, dès l’année suivante. Il passe le Jury d’État en photographie dix ans plus tard ; mais il se définit en tant qu’artiste par une première exposition personnelle à Bruxelles en 1980. Il devient également professeur de sémiologie et de photographie à l’Ecole Supérieure des Arts de Liège (ESA).

Depuis 1980 ses photographies sont régulièrement exposées en Belgique et à l’étranger. Il est présent dans les grandes collections de photographies publiques et privées : Musée de l’Elysée à Lausanne, Bibliothèque Nationale de France, Fondation Franco Fontana, Maison Européenne de la Photographie, Musée de la Photographie à Charleroi… Il a publié « Etreintes de Terre » aux Edizioni del Museo (Ken Damy) à Brescia en 1996, « Silent Walk » aux Edizioni della Meridiana en 2007 (Le Venezie Possibili a cura di Massimiliano Bugno e Mario Trevisan) et récemment « Exsudat » (Les Editions du Caïd 2016).

En 1987 il redécouvre le procédé ancien des tirages à la gomme bichromatée dont il réajuste les paramètres techniques à ses propres besoins. Dès lors il ne délaissera plus ce procédé et la gomme bichromatée devient sa marque de fabrique, sa patte reconnaissable entre toutes. Notre article du 23 mars 2016 « Jean Janssis, l’ARTisan » à l’occasion de son exposition à la Galerie photographique Ouverture avait fait une large place à des extraits commentés de la remarquable monographie de Pierre Bastin consacrée à « Etreintes de terre », livre publié par Jean en 1996.

Lors des rencontres photographiques d’Arles en 2006 FineArtTv écrivait :

L’univers photographique de Jean est multiple.
Jean aime à photographier ce qui le touche, ce qui l’entoure, ses chiens, ses ami(e)s. Jean s’essaye au nu qui va devenir un sujet fort dans son travail. Le corps est mis en exergue et l’artiste y voit certainement une continuité de ses études, de ses passions culturelles d’avantage que le besoin d’assouvir ou de se révéler dans l’érotisme. Il confiait à Pierre Bastin dans une chronique publiée en janvier 1991 dans le quotidien "La Wallonie" : "Il n’y a pas de scènes mais des poses... C’est aussi l’érotisme des grands thèmes et des grands phantasmes de la littérature et de la peinture..."

Comme vous le verrez, il n’est pas possible de dissocier l’artiste de la technique qu’il utilise. Cette technique n’est-elle que le moyen de faire ressortir l’essentiel ? Comme vous avez pu le lire dans nos colonnes, Marc Henri Cykiert ( Sensualité – Semaine du du 15 Octobre) trouvait que la couleur altérait en réalité notre vision par trop d’information, qu’elle nous empêchait de comprendre la profondeur de l’âme. C’est certainement le cas de Jean Janssis, qui en s’appropriant la technique du tirage à la gomme bichromatée (technique créée par Alphonse Louis Poitevin en France en 1855), ne fait que prendre un outil pour donner à son art l’expression souhaitée.

Plus récemment, à l’occasion de la parution de « Exsudat » aux « Éditions du Caïd », Jean s’exprimait ainsi dans un portrait vidéo réalisé par Nathan Polis & Marion Wendling pour « L’Articule » :

J’ai toujours voulu dans mon travail m’offrir un maximum de liberté. Elle me nourrit. J’en ai besoin. Liberté ça veut dire : refus des règles, refus des dogmes, refus des orthodoxies. Les contraintes ce n’est pas pour moi. Les règlements ce n’est pas pour moi. C’est la raison pour laquelle je fais cohabiter des images dans des techniques anciennes et des images dans des techniques modernes.
(Même si) la gomme bichromatée est quand même un peu ma marque de fabrique (ou ma patte, ou ma griffe) je n’ai quand même qu’une technique : c’est l’image qui doit compter le plus. Les nouvelles approches ou les nouveaux développements de mon travail c’est de ne pas me retourner même s’il y a de la nostalgie dans mes images. J’aime bien me sentir en évolution. Mais quand je vais voir des galeries contemporaines je m’aperçois que la couleur est omniprésente.

Donc à un moment donné je veux faire de l’impression couleur en gomme bichromatée. Et pourquoi pas mélanger à ces pigments des pigments phosphorescents, des pigments fluorescents ? Quitte à ajouter des paillettes. Et c’est ce côté exubérant voir bling-bling, hype. Il faut toujours qu’il y ait un côté remarquable, choc, visible, quasiment exhibitionniste. Toutes ces paillettes, tout ce bling-bling finalement c’est peut-être au nom de la bonne humeur, au nom du fait que ça pétille.

(Retranscrit de la vidéo « Portrait - Jean Janssis », Production & réalisation : L’Articule - Nathan Polis & Marion Wendling)


Portfolio

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